Kinomichi

Art du mouvement et de la relation

Origine du mot

Voici ce que disait Maître NORO (créateur du Kinomichi) à propos du mot « Kinomichi » dans le livre intitulé « La pratique du Kinomichi avec Me NORO » de Daniel Roumanoff – éd. Criterion – 1992 :

« Kinomichi est composé de trois mots KI, NO et MICHI.

Commençons d’abord par le plus simple, « NO« , qui signifie « de ».

« MICHI » en japonais veut dire « voie, chemin », c’est l’équivalent du Tao chinois. MICHI est composé de MI qui veut dire corps et de Chi qui est le sang qui circule dans notre corps. MICHI veut donc dire également « vie ». MICHI, c’est le chemin de la vie.

Quant au mot « KI » (chinois Chi), on le traduit généralement par « énergie ». Mais cette traduction ne fait qu’en donner une idée approximative. C’est un terme important en japonais : le Ki est partout, tout est le Ki. On pourrait dire « Dieu », mais c’est un mot qu’il ne faut pas prononcer facilement.

Ainsi au Japon, de quelqu’un de gai, on dit que son Ki est positif. Quelqu’un est-il triste ? Son Ki est négatif. S’il fait beau, on dit que le Ki du ciel est bon. Ce Ki, on ne peut le mesurer. Ce n’est pas un concept scientifique mais chacun peut l’expérimenter dans les profondeurs de son corps. On n’en parle pas, mais on le sent. »

Présentation

Tenter de définir le Kinomichi est toujours un exercice délicat car celui-ci se prête mal au jeu de la définition.

Me Noro disait volontiers du Kinomichi que c’est un « art du mouvement » et ajoutait : « le mouvement c’est la vie ». Mais on pourrait tout aussi bien dire que le Kinomichi est un art énergétique, un art de vie, un art de santé et de bien-être, un art de la relation, un art de paix, sans pouvoir l’enfermer vraiment dans aucune de ces catégories.

Les mouvements du Kinomichi s’appuient en grande partie sur les techniques de l’Aïkido que Me NORO a adapté pour répondre aux besoins de sa propre recherche tout en restant fidèle à l’enseignement reçu de son Maître, Morihei Ueshiba, créateur de l’Aïkido. Cependant l’influence de techniques corporelles occidentales est également très présente dans la méthode NORO concernant notamment la perception du corps, la sensibilisation aux principes du mouvement, la sensation des trajets d’énergie, l’attention au partenaire, l’ouverture, ….

Les techniques de base permettent entre autres de travailler sur les points de tension et sur les blocages articulaires ou musculaires. Elles conduisent également le pratiquant à prendre conscience de l’importance de l’utilisation de la spirale dans le mouvement et de la place du sourire.

Le Kinomichi invite à prendre en compte les lois naturelles du mouvement, d’en sentir et d’en intégrer les principes dans ce qu’ils ont d’universel, non seulement d’un point de vue mécanique mais également énergétique et rythmique. Il met aussi l’accent sur la recherche d’unité (corps, cœur, esprit) et d’harmonie avec soi-même, avec les autres et avec son environnement.

Le mouvement doit être source de plaisir et de partage avec le ou les partenaires dans une relation bienveillante, sans domination, dans laquelle les notions d’énergie (Ki) et de cœur (Shin) sont fondamentales.

L’énergie « terre-ciel »

A propos du « Ki », Me NORO parlait de « force de vie » ou encore d’une énergie bienveillante qui accueille et qui rassemble. Le mouvement, espace de rencontre avec les autres, permet de mutualiser les énergies pour développer cette force de vie, créer de l’espace, créer du souffle. Citons encore Me NORO qui disait : « L’addition de sa propre énergie avec celle du partenaire devient une multiplication ».

Une particularité dans la pratique du Kinomichi réside dans l’utilisation de l’énergie « terre-ciel ». En puisant sa force dans le sol et en la restituant vers l’extérieur, L’Homme s’inscrit dans les échanges d’énergie entre la terre et le ciel. La puissance exprimée lors des mouvements de Kinomichi est l’expression de cette relation terre-ciel.

Les atouts

Même si le Kinomichi ne fixe pas d’objectifs particuliers, on peut en attendre des bienfaits pour la santé et une éducation du corps et de l’esprit qui sont de réels atouts aussi bien dans le cadre de pratiques sportives que dans la vie quotidienne. Entre autres :

– une perception affinée de son corps et de ses postures

– l’optimisation de l’énergie déployée

– la recherche du geste et de l’attitude justes

– une meilleure estime de soi

– une plus grande confiance en ses capacités et son potentiel

– un meilleur équilibre

– une relation aux autres et au monde extérieur apaisée

– une sensation de bien-être et de sérénité

Le Kinomichi reste très attaché à l’esprit des Budos japonais. Il se pratique avec un ou plusieurs partenaires et intègre l’utilisation de la Canne (Jo, bâton en bois) et du Bokken (sabre en bois).

Le Kinomichi est agréé par le Ministère de la Jeunesse et des Sports et est affilié à la Fédération Française d’Aïkido, Aïkibudo et Associées (FFAAA).